Une reprise surprise cet été
Automne 2010
Au début de l’été, les perspectives des marchés étaient plutôt moroses. L’économie mondiale ralentissait, menaçant même de retomber en récession, et le casse-tête budgétaire avec lequel l’Europe était aux prises a poussé bien des investisseurs à s’interroger sur la façon dont la crise évoluerait. C’est donc dans ce climat d’incertitude que les marchés boursiers ont amorcé une reprise remarquable au troisième trimestre, bouclant même leur meilleur mois de septembre depuis 1939, et que le marché obligataire est demeuré étonnamment vigoureux.
Actions
Le rendement trimestriel exceptionnel de l’indice S&P/TSX s’explique par la bonne tenue des secteurs des matériaux et des métaux et minéraux. En hausse de 10,26 % durant le trimestre et de 11,6 % depuis un an, l’indice a plus que regagné le terrain perdu au deuxième trimestre. Le secteur des matériaux a bondi de 18,24 % durant le trimestre et de 26,9 % par rapport à l’an dernier, hausse en grande partie attribuable aux offres d’achat sur Potash Corp. Les titres du secteur des métaux et minéraux ont augmenté de 44,88 % au troisième trimestre et de 30,32 % pour l’année terminée le 30 septembre 2010, poussés à la hausse par l’appréciation du prix de l’or. Les autres principaux secteurs de l’indice, la finance et l’énergie, ont tiré de l’arrière. Le secteur financier a monté de 6,72 % durant le trimestre et de 2,20 % depuis un an, tandis que le secteur de l’énergie affiche un rendement de 5,56 % pour le troisième trimestre et de 1,30 % pour l’année. La plupart des autres secteurs de l’indice ont terminé le troisième trimestre en terrain positif, alors que le secteur des technologies de l’information, entraîné vers le haut par Research in Motion, a vu sa valeur augmenter de 3,45 % durant le trimestre et de 3,94% face à ce qu’elle était l’an dernier.
Les autres marchés mondiaux ont connu un solide troisième trimestre. En dépit de l’absence des investisseurs individuels aux États-Unis, l’indice S&P 500 a augmenté de 8,06 % durant la période de trois mois terminée le 30 septembre 2010 et il est en hausse de 5,81% par rapport à l’année dernière. Alors que la confiance à l’égard de l’évolution de la situation en Europe semble renaître, l’indice MSCI EAEO a rebondi de 13,1 % durant le trimestre, mais il accuse toujours un léger recul de 0,81 % pour l’année. Les marchés émergents, tel qu’ils sont représentés par l’indice MSCI EMF, ont bondi de 14,73 % pour la période de trois mois terminée le 30 septembre 2010 et ils sont en hausse de 15,78 % par rapport à l’an dernier.
Nous sommes en présence de deux visions contradictoires du marché boursier. Aux dires des pessimistes, si les actions ont autant de succès, c’est tout simplement parce que le coût de l’argent est bas et parce que les banques centrales maintiennent le prix des actifs artificiellement élevés. De leur côté, les tenants de la vision optimiste avancent que les sociétés réalisent des bénéfices et reconnaissent que les taux de rendement actuels des actions sont plus élevés que les rendements obligataires, ce qui permet de réaliser de meilleurs gains à l’aide des actions, même si les cours ne s’apprécient pas.
Titres à revenu fixe
Dans un contexte de rendements boursiers solides, les obligations n’ont pas déçu. L’indice obligataire universel DEX a augmenté de 3,15 % durant le troisième trimestre et de 7,33 % depuis l’année dernière. Pour la première fois depuis le début de la crise financière, les obligations d’État produisent des rendements plus conformes à ceux de l’indice, les obligations provinciales et municipales étant particulièrement profitables. Les obligations de sociétés notées AAA n’ont pas été à la hauteur de l’indice pour le trimestre, sans compter que même les titres de sociétés notés BBB n’affichent qu’un rendement de 4,17 %. Tout porte donc à croire que le marché obligataire se normalise après avoir été déstabilisé par la crise financière.
Devises
Le dollar canadien a clôturé le trimestre à 97,11 cents US grâce à une appréciation de 2,99 % durant le trimestre. Le huard est en hausse de 4,12 % face au dollar américain depuis un an, ce qui constitue une marge de fluctuation beaucoup plus normale que celle de 20 % avec laquelle nous devions précédemment composer. Compte tenu de la faiblesse de leur économie, certains pays tentent de baisser la valeur de leur monnaie pour se donner un avantage économique. Cela dit, puisque toutes les devises ne peuvent baisser simultanément, certaines devront inévitablement augmenter. Le dollar américain a déjà beaucoup baissé, et il a tendance à s’affaiblir lorsque les marchés sont solides. Il demeure toutefois la valeur refuge par excellence, car il est reconnu pour se renforcer lorsque les marchés fléchissent ou dans les périodes d’incertitude économique.
Rendements annuels des principaux indices au 30 septembre 2010
(Tous les rendements sont exprimés en dollars canadiens.)
Indice |
3 mois |
1 an |
3 an |
5 ans1 |
Bons du Trésor 91 jours DEX |
0,14 % |
0,38 % |
1,77 % |
2,67 % |
Indice obligataire universel DEX |
3,15 % |
7,33 % |
7,41 % |
5,55 % |
Indice composé S&P/TSX – rendement total2 |
10,26 % |
11,60 % |
-1,35 % |
5,19 % |
S&P 500 – rendement total2 |
8,06 % |
5,81 % |
-6,13 % |
-1,75 % |
MSCI (Japon) |
2,82 % |
-3,72 % |
-8,95 % |
-4,70 % |
MSCI EAEO |
13,10 % |
-0,81 % |
-8,51 % |
-0,45 % |
MSCI Monde |
10,47 % |
2,54 % |
-7,27 % |
-1,10 % |
1 Rendement annuel composé
2 Comprend les dividendes ou les intérêts réinvestis
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